Propriétaires de Bourgchevreuil

Par un acte du 12 juin 1625, Jacques Bonnier vend à Jean de Gennes du Boisguy, protestant réformé, « la noble terre » qui se composait du manoir, de la métairie, du jardin, du pourpris, des bois, des rabines et des vergers.
A cette époque, Bourgchevreuil relevait féodalement du Marquisat de Cucé et était exempt de fouage (impôt extraordinaire perçu sur chaque feu ou foyer, c’est-à-dire par unité familiale et/ou d’habitation).

Le nouvel acquéreur réalise plusieurs acquisitions foncières en 1626, 1633, 1635 et 1637 pour agrandir le Domaine. A sa mort, suite à des revers de fortune de son fils, le Manoir devint la propriété de ses deux filles, Catherine et Marie qui épousèrent les frères Jacques de Farcy de la Villedubois, et René de Farcy de la Daguerie. Le petit-fils de Catherine épousa sa cousine la petite fille de Marie. Le Domaine resta ainsi dans cette famille jusqu’ au 27 Janvier 1715 où il fut vendu à Jacques Robinois, marchand de vin, demeurant à Rennes, rue Saint Georges dans la maison de la « Teste noire ». C’est à lui que l’on doit la transformation du logis actuel par l’adjonction d’une grande pièce située à l’Ouest, s’ouvrant sur trois cotés, et séparé de l’ancienne façade par le couloir qui mène à l’escalier.

Il transmit le Domaine à sa sœur, Julie-Perrine Robinois, qui mourut à l’âge de 20 ans le 30 Juin 1734, un an après son mariage en 1733 avec Julien-Anne-Marie Loryot, Procureur au Présidial de Rennes. Leur fils, Julien Benoist, hérita du Domaine à la mort de son père.

Parmi leur nombreuse descendance, deux des frères Loryot cédérent Bourgchevreuil à Amaury, Marie, Alexandre Dréo, maître-orfèvre à Rennes depuis 1784, et à son épouse Rose Gérard, par contrat du 24 Thermidor an IV (11 Août 1796).
C’est à lui qu’on doit la façade sud et les lambris, les cheminées et le départ de l’escalier qu’il modifia à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle. Leurs initiales entrelacées sont apposées au sommet de la grille d’entrée. Des rénovations ont pu être effectuées dans la première moitié du 18e siècle, à moins que la grille soit un remploi de 1731, date portée en partie haute.
Des aménagements intérieurs ont également été effectués à cette période.
La terre de Bourgchevreuil resta la propriété de sa fille Marie-Thérèse jusqu’à la mort de celle-ci intervenu le 17 Février 1889 au 5 de la rue Pont aux Foulons à Rennes, à l’âge de cent ans.
Ses neveux cédèrent la propriété au Docteur Raymond Aubrée le 16 Mai 1889, frère du propriétaire de la Chalotais.

Sa petite fille Mademoiselle de Graux de Graix y vécut seule de nombreuses années, avant de la vendre à la Ville en 1990.